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vendredi, mars 29, 2024

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Denrées de première nécessité : Très bonne nouvelle en vue pour les Sénégalais

Lors du Conseil national de la consommation organisé, hier, à Dakar, le Ministère du Commerce et des Pme a fait état d’indices allant dans le sens d’une stabilisation voire d’une baisse des prix.

Est-ce le bout du tunnel pour les les consommateurs ? Alors que les Sénégalais sont confrontés à la hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité depuis plusieurs mois, le Ministère du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (Pme) a fait état d’une petite lueur d’espoir. Les prix de certains produits ont tendance à se stabiliser voire amorcer une baisse sur le marché.

C’est, du moins, le constat fait par le Directeur du commerce intérieur (Dci), Oumar Diallo, dans son exposé lors du Conseil national de la consommation organisé, hier, au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) à Dakar. Ainsi, souligne-t-il, une baisse des prix est constatée actuellement sur certains produits et les perspectives sont bonnes. « Malgré une situation internationale compliquée, nous espérons un bon approvisionnement du marché et éventuellement la baisse des prix », indique Oumar Diallo. À titre d’exemple, il cite la bouteille de 20 litres d’huile qui est vendue actuellement à 25 000 FCfa contre 29 000 FCfa il y a quelques mois.

L’espoir est également permis à ses yeux, pour le sucre, notamment grâce aux mesures prises par l’État comme la suppression de la Taxe conjoncturelle à l’importation (Tci). « La disponibilité du produit est constatée. Et le kilogramme est vendue à 600 FCfa. Il y a de réelles possibilités d’assurer la gestion et la stabilité des prix, mais également la disponibilité du produit », poursuit le Directeur du commerce intérieur.

Concernant le riz, là aussi, malgré l’instabilité du marché, les perspectives augurent de la disponibilité du produit, notamment grâce à la production locale. « Sans les mesures de l’État telles que le remboursement en avoirs qui renforce la trésorerie des importateurs, la tonne allait coûter plus de 325.000 FCfa contre 305.000 FCfa actuellement. Nous pourrons atténuer les chocs malgré les menaces qui pèsent sur l’exportation du riz indien », soutient Oumar Diallo.

S’agissant du blé, le Directeur du Commerce intérieur, après avoir déploré les impacts de la crise géopolitique sur cette denrée, estime que la poursuite des politiques de soutien de l’État pourrait contribuer à un approvisionnement correct du marché. « Une baisse est constatée depuis deux mois, dit-il, notamment grâce aux mesures de soutien assez fortes mises en place par l’État, à travers un dispositif de compensation financière ».

Si la dynamique de collaboration est maintenue avec les meuniers, affirme Oumar Diallo, le produit sera disponible et l’équilibre sera maintenu entre le prix de la farine et du pain.
Si aucun pays n’est épargné, au Sénégal, à défaut de disposer de réels leviers pour juguler l’inflation, le gouvernement a, au moins, réussi à éviter des pénuries. « Dans certains pays, on a vu des queues sur 500 mètres pour acheter de l’huile. Mais ici, malgré la hausse des prix à l’échelle internationale, le marché est bien approvisionné », soutient M. Diallo.

Renforcer le contrôle des prix

Pour le représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Mbaye Sarr, après les efforts d’accompagnement, l’État doit songer à renforcer le contrôle afin de soulager les ménages. « Les populations sont fatiguées. Les prix augmentent du jour au lendemain. Il faut que l’État aille plus loin pour trouver des mécanismes permettant de soulager les consommateurs, notamment à travers un renforcement du contrôle des prix dans les marchés », propose-t-il

Le syndicaliste invite le gouvernement à réorienter les subventions vers la production pour plus d’efficacité. De son côté, le représentant du Groupement économique du Sénégal, Babacar Seck, suggère une meilleure collaboration entre les ministères de l’Élevage et des Productions animales, de l’Agriculture et de l’Équipement rural et celui du Commerce et des Pme, pour un meilleur approvisionnement du marché en produits locaux.

Le prix du ciment a été l’un des sujets les plus débattus lors du Conseil national de la consommation d’hier. Même si le produit est sous le régime de l’homologation depuis février dernier, gouvernants et représentants des associations consuméristes ont plaidé en faveur des cimentiers. « L’État a soutenu les importateurs de riz, d’huile, etc. Mais qu’a-t-il fait pour les producteurs de ciment ? », s’est interrogé Momath Cissé, vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen). Il propose la suspension de la taxe de 2000 FCfa sur la tonne appliquée aux cimentiers. Compte tenu de l’augmentation des intrants, le Directeur du commerce intérieur, Oumar Diallo, estime que les parties travaillent sur un réajustement du prix-usine du ciment qui n’a pas bougé depuis plusieurs années.

« L’État est partagé entre la préservation du pouvoir d’achat des populations et la pérennité des entreprises. Aujourd’hui, nous constatons que le prix-usine ne dépasse pas 63.000 FCfa la tonne, alors que le prix du charbon a augmenté de 90%. Le prix du sachet qui contient le produit est passé du simple au double. Il est nécessaire de procéder à un réajustement et nous y avons travaillé », fait savoir M. Diallo, reprenant presque mot pour mot l’argumentaire des cimentiers.

À titre de comparaison, il informe qu’au Nigeria, la tonne de ciment coûte 93.000 FCfa et 87.000 FCfa en Côte d’Ivoire. Pour appuyer cet argumentaire, le Ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, Aminata Assome Diatta, estime que l’État est tenu d’accompagner les industriels. « On ne peut pas sacrifier les entreprises […] Quand une entreprise traverse des difficultés, il est important de voir la réalité », a-t-elle déclaré.

La stabilité des prix des denrées est une préoccupation de l’État du Sénégal et des différents acteurs. Pour atteindre cet objectif, plusieurs propositions ont été faites lors du Conseil national de la Consommation tenu, hier, à Dakar.

Pour le Directeur du commerce intérieur, Oumar Diallo, il est important d’encourager la commercialisation du riz local pour favoriser la résilience. Il faut également, selon lui, procéder à la réactualisation de la structure des prix, rendre obligatoires les déclarations de stock, pour éviter les spéculations et les rétentions de marchandises.

Il est également question de favoriser la présence sur le terrain de davantage de contrôleurs pour que les efforts de l’État soient ressentis par les populations. Le conseil propose également la réorganisation du circuit de distribution à travers le retour des stades de commerce pour mieux maîtriser la chaîne.

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