Entre accords et désaccords, voici les premiers points d’achoppement au dialogue national
Le Dialogue national sur le système politique est en train de battre son plein. Sur bien des sujets, les dialogueurs sont tombés d’accord sur des points importants comme le bulletin unique, le vote des personnes en détention, ou encore le débat entre les candidats au second tour. Cependant, selon Les Échos, il subsiste des divergences notables sur certains sujets de fond.
D’ores et déjà, les différentes parties ont trouvé un consensus sur plusieurs aspects. Parmi ceux-ci, l’adoption du bulletin unique, sous réserve des études de faisabilité. Toujours d’après Les Échos, un accord a aussi été trouvé pour le vote des personnes en détention qui ne sont pas encore condamnées définitivement. L’opposition et le pouvoir sont tombés d’accord sur ce point de principe. Il appartiendra aux autorités compétentes de voir comment cette mesure pourra être mise en œuvre.
Les dialogueurs ont également trouvé un terrain d’entente sur l’organisation d’un débat programmatique pour les candidats qualifiés au second tour de l’élection présidentielle. Concernant la durée de la campagne électorale, certains souhaitaient la réduire, mais les différentes parties ont finalement estimé qu’il n’était pas nécessaire de revenir sur les trois semaines actuellement prévues. Tous s’accordent à dire que 21 jours de campagne ne sont pas de trop et permettront à chaque candidat d’exposer convenablement son programme à la population. Par ailleurs, Les Échos rapporte que l’opposition a réclamé un audit du fichier électoral, une exigence qui a été notée parmi les recommandations importantes.
L’Alliance pour la République (APR) ne va-t-elle pas regretter de n’avoir pas participé à ce dialogue ? Les premières discussions ont abordé des sujets qui la concernent directement et ont été traitées en son absence. D’après les informations recueillies par Les Échos, plusieurs points ont été catégoriquement rejetés ou contestés. C’est le cas de la nature juridique du régime. L’opposition campe sur sa position : il n’est pas question de toucher à la nature actuelle du régime. Elle considère qu’un renforcement des pouvoirs présidentiels est inenvisageable, surtout que, selon elle, c’est ce régime qui garantit la stabilité du pays depuis 1963.
Un autre point d’achoppement majeur est l’article 80 du Code pénal. L’ensemble de l’opposition a opté pour sa suppression. En revanche, le pouvoir y a opposé un veto. Le débat reste vif sur cette disposition jugée liberticide par certains, mais défendue par d’autres au nom de la sécurité de l’État.
Sur la question du cumul des mandats, le parti Pastef s’est montré clair : il refuse catégoriquement toute possibilité de cumul. De leur côté, les représentants du parti au pouvoir ont défendu un rejet global de cette pratique. Fait notable rapporté par Les Échos : c’est l’opposition qui a émis des réserves sur certains cas de cumul. Par exemple, le cumul « député-maire » ne leur semble pas problématique, car les deux fonctions résultent d’élections distinctes. Toutefois, l’opposition a tout de même accepté le rejet du cumul « ministre-maire ».
Concernant la désignation du chef de l’opposition, toutes les formations politiques présentes au dialogue ont proposé que ce soit le candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle qui endosse ce rôle. Seul le Parti démocratique sénégalais (PDS) a exprimé son désaccord. Pour ce parti, le chef de l’opposition devrait être le leader du parti arrivé deuxième aux élections législatives. Ce désaccord empêche tout consensus pour le moment.
Sur la rationalisation des partis politiques, Les Échos souligne que les dialogueurs ont proposé un toilettage de la liste actuelle des formations politiques et l’instauration d’un parrainage limité pour toute nouvelle création de parti. Cette mesure vise à introduire un filtre à l’entrée pour éviter la prolifération des partis sans base réelle. Enfin, les discussions se poursuivent encore sur plusieurs aspects cruciaux : le parrainage, le vote électronique, ainsi que l’organe chargé des élections. Sur ces questions aussi, des positions divergentes persistent, mais les échanges se poursuivent dans un climat que les observateurs qualifient de globalement constructif.
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