Face à la flambée des loyers à Dakar et dans d’autres grandes villes du Sénégal, l’enseignant-chercheur à la FASEG, Souleymane Keita, propose une approche globale pour juguler la crise du logement. Dans un entretien accordé au quotidien Wal Fadjri, il attribue cette situation à un faisceau de causes économiques, démographiques et urbanistiques. Pour lui, seule une réponse structurée, ambitieuse et coordonnée permettra de réguler durablement le marché immobilier. « Le gouvernement doit agir sur plusieurs leviers à la fois », insiste-t-il. Il recommande notamment de renforcer les capacités des sociétés publiques comme la Sicap et la SN HLM, tout en accélérant les programmes sociaux tels que le PUDC et le PUMA. Ces efforts doivent viser, selon lui, les ménages à revenus faibles ou intermédiaires. Parmi les mesures suggérées figurent des incitations fiscales et des subventions à destination des promoteurs immobiliers, pour les encourager à intégrer des logements accessibles dans leurs projets. Keita plaide également pour la limitation des hausses abusives dans les quartiers populaires, le désenclavement des zones périphériques, l’aménagement de terrains équipés, ainsi que la taxation des terrains vacants en milieu urbain. Autre proposition phare : la création d’un Observatoire des loyers, chargé de veiller au respect de grilles tarifaires raisonnables. L’universitaire milite aussi pour la décentralisation des services publics et l’instauration d’avantages fiscaux pour attirer les entreprises dans les régions. Enfin, pour faciliter l’accès à la propriété, il propose d’élargir les mécanismes de crédit-bail, de mettre en place des prêts adaptés à l’auto-construction, et de créer un fonds de garantie ou de prêts à taux zéro dédié aux logements à loyer modéré.
Un an après la mise en place du gouvernement dirigé par le Premier Ministre Ousmane Sonko, le Conseil des ministres, de ce mercredi, a mis en lumière les actions entreprises et les directives pour l’avenir, notamment en matière de santé mentale et de promotion de la citoyenneté. Le Premier Ministre a également souligné la nécessité d’une meilleure prise en charge des malades mentaux errants et a présenté un bilan des défis à relever dans le domaine de la santé mentale.
Dans sa communication, le Premier Ministre a notamment attiré l’attention du Conseil sur l’acuité de la problématique de la prise en charge de la santé mentale. Face aux événements tragiques récents, il a souligné le caractère obsolète de la loi n°75-80 du 9 juillet 1975 relative au traitement des maladies mentales et au régime d’internement de certaines catégories d’aliénés.
M. Sonko a rappelé les défis majeurs dans ce domaine, notamment l’absence d’un cadre de politique publique structurant le dialogue intersectoriel et interdisciplinaire et la non-effectivité du Programme national de santé mentale pour la période 2024-2028. Il a également mis en exergue la persistance de l’errance des malades mentaux, l’intégration insuffisante des soins psychiatriques dans les services de santé primaires et l’absence d’une politique structurée de mobilisation de financements au profit de la santé mentale.
Concernant le cas préoccupant des malades mentaux errants, le Premier Ministre a insisté sur la dimension sociale de cette pathologie, nécessitant une meilleure prise en charge par les familles et les communautés, aux côtés de l’État. Face à cette situation, le Premier ministre a demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec les ministres en charge de la Justice, de l’Intérieur et de la Famille, de mettre en place un Comité ad hoc.
Ce comité devra œuvrer, avec tous les acteurs concernés, au plus tard à fin août 2025, à la finalisation du processus de révision de la loi relative au traitement des maladies mentales et à la mise en œuvre effective du plan stratégique d’amélioration de la qualité des soins en santé mentale 2024-2028.
Les réformes attendues devront prendre en charge le renforcement des capacités des unités spécialisées de soins et d’internement, la résorption du déficit de médecins psychiatriques, la procédure de retrait des malades mentaux errants de l’espace public et l’effectivité des visites réglementaires des établissements d’internement par les autorités habilitées …. Un programme de sensibilisation sera également déployé par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec le ministère de la Famille et des Solidarités.
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