UGB-traumatisme, mal être : des étudiants déplorent les remarques désobligeantes de certains professeurs
Après la mort par suicide de l’étudiant Makhtar Diagne, une autre nouvelle tentative de suicide d’une étudiante a agité l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Une séance de thérapie collective a été organisée dans un amphithéâtre de l’Ufr Civilisations, religions, arts et communication par le Réseau santé mentale de ladite Université. Et, selon Dr Ibrahima Giroux, professeur en psychologie cognitive, révèle avoir reçu «plus d’une centaine d’étudiants qui souffrent d’un mal être profond depuis la mort de Makhtar Diagne».
«À l’UGB, le traumatisme est si visible et si invasif qu’il a fallu se résoudre à organiser une thérapie de groupe pour prendre en charge des étudiants qui en ont plus besoin et surtout libérer la parole», diagnostique le médecin, ajoutant «qu’il reste assis jusqu’à 2h du matin pour recevoir les étudiants qui ont été directement en contact avec Matar Diagne ou qui ont vécu la situation».
Des Sanarois se sont succédé au micro durant quatre tours d’horloge, explique l’Observateur. «On me fait des remarques soit sur mon physique, soit sur mon profil psychologique. Je souffre. Je n’ai plus confiance en moi. Je n’arrive pas à partager ce que je vis car je ne sais plus à qui faire confiance. Je suis issu d’un milieu anglophone et je le vis très mal à l’université», a confessé un étudiant sous le couvert de l’anonymat.
A. Faye, étudiante en Licence, a pointé «le comportement de certains enseignants», indiquant que «beaucoup [d’entre eux] ont échoué car ayant mal vécu les reproches d’un enseignant ou les remarques désobligeantes sur leur niveau ou leur manière de s’exprimer».
S’exprimant à l’occasion, une mère de famille est revenue sur «la souffrance psychologique» de sa défunte fille. «Ma fille a obtenu très jeune son Baccalauréat. Elle est venue à l’Université en tant que gamine. Elle était très réservée et pieuse. Elle était une personne fragile et très docile. Du fait des multiples incompréhensions qu’elle a eues à vivre à l’Université, elle est tombée en dépression avant de quitter ce monde», a-t-elle confié, en larmes.
A noter que, des séances hebdomadaires sont prévues afin «de conjurer le drame de la dépression en milieu universitaire».
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